Une réunion s’est tenue le 11 septembre au sujet d’une mise en garde sur les conditions d’octroi des crédits immobiliers. Le Haut Conseil de stabilité financière émet une vigilance particulière à la suite des prix qui explosent sur le marché et des taux d’intérêt particulièrement bas. Les marges des banques étant mises à l’épreuve, les impayés demeurent un risque futur à prendre en considération.
Le haut Conseil appréhende les effets de la forte concurrence
Après la crise financière mondiale de 2008, les craintes vis-à-vis d’un nouveau tremblement de terre systémique sont tenaces. L’immobilier fut l’une des origines de « la crise du siècle ». Les autorités prudentielles observent avec une attention toute particulière le marché et les demandes de crédit. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), instance de surveillance rattachée à Bercy, met par ailleurs en garde sur les pratiques des établissements de crédit. En effet, les banques s’acharnent à proposer des taux d’intérêt compétitifs et mettent en danger leurs marges. Avec un taux d’emprunt moyen de 1,53% en août, le crédit immobilier tend vers une stratégie d’appel et de pérennisation de la relation au détriment de la rentabilité.
Ensuite, l’intensité concurrentielle féroce sur le marché bancaire fait craindre des conditions d’octroi trop souples. Les banques cassent leurs taux et baissent leurs exigences pour parvenir à développer leurs portefeuilles. Le problème, c’est que cette stratégie agressive survient lorsque les prix sur le marché de l’immobilier ne cessent de progresser. Si les taux permettent d’amortir dans une certaine proportion le surcoût du marché, les ménages s’endettent sur un plus long terme.
Vigilance sur les conditions d’emprunt plus flexibles
En outre, l’instance prudentielle constate que les conditions d’octroi des emprunts à l’habitat semblent s’assouplir. Les ménages ont de ce fait accès plus aisément à l’achat d’un bien immobilier alors que les revenus et les garanties fournies n’ont pas évolué. Cette situation conduit le Haut Conseil à ordonner une « vigilance renforcée ». Les établissements de crédit sont appelés à contrôler plus vigoureusement le niveau de risque et la solvabilité sur le long terme des emprunteurs.
Cependant, la production de crédit immobilier en juillet a bondi de 5,8% sur un an. Des défauts de paiement à la chaîne sur ces emprunts auraient indéniablement des effets néfastes sur la santé des banques. L’évaluation de la fiabilité des ménages est ainsi un critère essentiel. Mais ces directives doivent être appliquées sur un marché où les tarifs constituent une différenciation concurrentielle efficace. Au-delà de la relation qualitative avec leur banque, certains ménages cherchent avant tout de chose à optimiser leur pouvoir d’achat. Et les banques l’ont bien compris.