Au terme de l’année 2017, les banques en ligne ont enregistré une belle croissance de leur portefeuille. Avec plus de 1,3 million de clients supplémentaires, elles couvrent dorénavant 6,5% de la population Française. Des chiffres qui démontrent qu’elles sont à prendre au sérieux sur un marché bancaire connaissant une concurrence féroce. Mais ce développement remet en question leurs stratégies d’acquisition très onéreuses qui mettent en danger leur pérennité.
Les banques en ligne se font une place sur le marché
Les banques en ligne ont le vent en poupe. Il faut dire qu’elles ont généré une sérieuse croissance de leur clientèle. Au terme de l’année 2016, l’ensemble des acteurs comptabilisaient 3,1 millions de clients. Un an plus tard, ce ne sont pas moins de 1,3 million de nouvelles têtes conquises. Ce qui signifie que leur portefeuille clients a atteint 4,4 millions de clients fin 2017, soit une croissance de 41,9% en l’espace d’un an.
Cette progression confirme l’appétence de certaines catégories de personnes par rapport aux services proposés par ces nouveaux acteurs. Les banques en ligne ont apporté toutes sortes d’innovations dont les banques traditionnelles tiennent compte. Il faut dire que la digitalisation est un enjeu majeur et qu’elle est en train d’impacter l’environnement bancaire dans sa globalité.
Des bilans financiers encore trop mitigés
L’étude de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) émet cependant une mise en garde. Les banques en lignes ne parviennent toujours pas à dégager de la rentabilité. Une situation qui alerte l’organisme sur la pérennité du modèle économique et des stratégies adoptées par les établissements accessibles exclusivement via internet. Mais d’après les acteurs, les premières phases de rentabilité devraient arriver d’ici l’horizon 2020.
Dans l’immédiat, les différentes politiques de conquête menées par les banques en ligne sont assez agressives. Les professionnels sur ce créneau effectuent des dépenses marketing très généreuses pour réussir à convaincre les clients d’ouvrir un compte en banque chez eux. Ils n’hésitent pas à lancer des offres promotionnelles destinées à récompenser les ouvertures et les parrainages de plusieurs centaines d’euros. Chez certaines banques en ligne, ces offres de bienvenue réclament d’investir près de la moitié du PNB (produit net bancaire, équivalant au chiffre d’affaires). Mais le point d’ombre actuel est que les banques en ligne ne parviennent pas encore à devenir la banque principale de ses clients.
Autre indicateur qui pose question : elles proposent une gamme de produits qui mise beaucoup sur la gratuité comme facteur de rétention. Or, cette stratégie tarifaire pose une problématique sur le potentiel commercial d’un tel dispositif. Et sur le long terme, de la cohérence pour la survie économique de ces nouveaux acteurs qui ont tout intérêt à rationaliser pour se trouver un modèle viable.