25 %, c’est la probabilité de voir la zone Euro tomber en déflation d’ici un an selon le fonds monétaire international. Quelles seraient les conséquences sur le marché du crédit en France ?
La déflation : qu’est-ce que c’est ? Quel est son mécanisme ?
Par définition, la déflation correspond à une baisse durable et généralisée des prix. Autrement dit, la déflation est une inflation négative.
En générale, le mécanisme de la déflation s’auto-entretient puisque les ménages, conscients de la baisse durable des prix, réduisent voire reportent leurs achats en attentant des meilleurs tarifs plus tard. Les entreprises quant à elles constatent la diminution de leurs marges, ce qui les obligent à minimiser les investissements, à diminuer le salaire puis les effectifs, poussant ainsi les ménages à diminuer encore leurs dépenses.
Ce mécanisme est le contraire exact de celui de l’inflation. Rappelons que face à la spirale de l’inflation, c’est-à-dire à la hausse généralisée des prix, les ménages se pressent d’acheter ce qu’ils peuvent à l’instant T avant une hausse probable des prix. Dans ce contexte, les magasins face à la hausse de la demande, augmentent encore les prix.
Déflation : quelles conséquences pour l’économie ?
La déflation n’a pas toujours un impact négatif sur l’économie dans la mesure où, elle apparait dans une période de croissance généralisée.
Néanmoins, elle peut avoir des conséquences négatives lorsque la situation socioéconomique est précaire suite à des crises bancaires et sociales.
Dans la conjoncture actuelle, si les entreprises et les ménages reportent investissements et achats, la déflation pourrait aboutir au blocage de l’économie, et l’amener à court terme en dépression.
Selon plusieurs observateurs, la spirale déflationniste est plus dangereuse que le mécanisme de l’inflation supérieure à 2 %, puisque cette inflation négative gonfle automatiquement les dettes privées et publiques.
Quels impacts sur le marché du crédit ?
Depuis quelques mois, le risque de déflation en zone euro monopolise les débats économiques dans l’ensemble des pays de la zone Euro.
Que la zone Euro risque ou non la spirale déflationniste, une majorité des économistes pense qu’il ne faut pas attendre pour agir. La situation semble précaire.
Logiquement, lorsque la BCE souhaite relancer l’activité, elle opte pour une baisse de son taux directeur, ce qui fait baisser l’ensemble des taux d’intérêts et relance ainsi l’investissement et la consommation. Problème le taux directeur de la BCE est à 0,25 % depuis plusieurs mois et il serait dangereux de le faire baisser encore.
C’est pourquoi, certains observateurs suggèrent à la BCE de recourir à des solutions dites non conventionnelles comme le fait la banque fédérale Américaine depuis 5 ans. Cette dernière a fait tourner la planche à billet, elle a injecté environ 1 000 milliards de dollars dans l’économie Américaine.
Certes, le pari de la quantité de nouvelle monnaie dans l’économie Européenne relance les prix, mais fait baisser logiquement la valeur de la monnaie unique « euro » face aux autres devises. Ce qui fait augmenter les prix des produits importés comme le pétrole, mais aussi le taux d’intérêt de l’ensemble des crédits.