A quelques jours de la publication du nouveau taux du livret A qui entrera en vigueur le 1er août, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France a relancé le débat sur une éventuelle baisse des taux de l’épargne réglementée.
Noyer souhaite baisser la rémunération du livret A
Jusqu’à présent préservé par le gouvernement, le taux du livret A baissera-t-il le 1er août ? C’est en tout cas le souhait de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.
Pour ce haut fonctionnaire, il est hors de question que le taux ne baisse pas au cours de l’année. En fait, même s’il est tombé il y a un an à un niveau historiquement bas pour les épargnants, ce taux reste bien supérieur à ce qu’il devrait être si la formule de calcul avait été appliquée à la lettre.
Pour M. Noyer, une rémunération à 1 % est un obstacle à la nouvelle politique menée par la banque centrale Européenne (BCE) pour favoriser la reprise économique en Europe.
Il estime aussi qu’une rémunération moins attractive inciterait les épargnants à opter pour les placements à risques ce qui favoriserait le financement de l’économie en France.
Dans tous les cas, le gouverneur de la Banque de France attendra le 15 juillet, date de la publication des chiffres de l’inflation du mois de juin pour analyser la situation et faire une proposition au gouvernement qui pourrait ne pas suivre ses recommandations.
Rappelons que les autorités n’avaient pas donné suite à la proposition de la Banque de France en janvier et décidé de maintenir la rémunération à 1 %.
Quelle rémunération au 1er août prochain ?
A partir du 15 juillet, M. Noyer pourrait proposer d’appliquer la formule de calcul automatique de la rémunération du livret A. Cette dernière est basée principalement sur l’évolution de l’inflation.
Avec prévisions actuelles de l’inflation, la formule pourrait aboutir à un taux de 0,75 % voire 0,5 %. Pour certains observateurs, cette baisse est nécessaire, car le livret A agit comme une référence pour les autres placements.
Cependant, la décision ne sera pas facile à prendre pour le gouvernement qui aura le dernier mot et qui semble toujours vouloir conserver ce symbole de l’épargne populaire.
Par ailleurs, la légère baisse des prix à la consommation anticipée d’ici la fin de l’année et la reprise annoncée de l’activité économique pourraient convaincre le gouverneur de la Banque de France à ne pas opter pour la formule automatique de calcul afin de préserver les épargnants de mouvement de taux.
De ce fait, s’il opte pour cette alternative, le gouvernement aura les mains libres pour décider seul de la rémunération du livret A.