Selon, les statistiques de la Banque de France sur les crédits aux particuliers, la part des opérations de rachat et de renégociations de prêt au sein des crédits nouveaux à l’habitat est passée de 61,58 % en janvier à 59,85 % en février. Comment expliquer ce retournement de tendance ? La conjoncture est-elle toujours propice à ces opérations de banque ?
Est-ce la fin de la grande vague du rachat de créance ?
Après une année 2016 exceptionnelle marquée par une production inédite de plus de 251 milliards d’euros de prêts immobiliers y compris les rachats de créances, le mois de février 2016 a fait l’objet d’un infléchissement.
Pour la première fois depuis près d’un an, l’encours des nouveaux financements à l’habitat a baissé, selon les chiffres de la Banque de France. En février, les ménages ont souscrit 32,6 milliards d’euros de nouveaux financements à l’habitat, dont 59,85 % des prêts rachetés ou renégociés, contre 37 milliards d’euros en janvier, dont 61,58 % des financements rachetés ou renégociés.
La part des rachats de créance au sein des prêts nouveaux est ainsi passée de 61,58 % en janvier à 59,85 % en février. Cependant, comment expliquer cette baisse ?
En fait, la baisse des opérations de rachat de créances peut s’expliquer en grande partie par l’inversement de tendance constaté en février. Elle peut aussi s’expliquer par la hausse des taux d’intérêt commencée en décembre 2016.
Pour rappel, l’une des principales clés du succès de ces opérations de banque est la baisse continue des taux d’intérêt des crédits immobiliers. A savoir que la Banque de France a constaté un taux moyen de 1,54 % en février, contre 1,50 % un mois plutôt. Il s’agit d’une première remontée des taux depuis plusieurs années pour la Banque de France, même si d’autres statistiques comme celles de l’Observatoire Crédit Logement montraient déjà une hausse des barèmes dès décembre 2016.
Par ailleurs, même si la vague des rachats commence à s’estomper, aucun élément ne peut prévoir, pour le moment, la fin de la vague des rachats et de renégociations de prêt immobilier. Toutefois, les emprunteurs souhaitant revoir les conditions de leurs encours pourraient être à l’avenir de moins en moins nombreux.
La conjoncture est-elle toujours favorable au rachat de crédit
Le rachat de crédit, passé de 61,58 % à 59,85 % en seulement un mois en termes de proportion au sein des nouveaux financements accordés, a toujours le vent en poupe, selon les intermédiaires bancaires et les réseaux spécialisés qui ont constaté une hausse des demandes ces derniers mois.
En fait, même si la plupart des ménages qui avaient intérêt à renégocier ou à faire racheter leurs encours l’ont déjà fait, les réseaux d’intermédiaires bancaires constatent le retour de ces emprunteurs pour un deuxième ou un troisième rachat de prêt. Cependant, les conditions de rachat de crédit sont-elles toujours favorables aux emprunteurs ?
Malgré la légère hausse des taux d’intérêt, les conditions à respecter pour qu’une opération de rachat de crédit soit intéressante ne changent pas. Pour rappel, il faut que l’écart entre le taux initial et celui proposé pour l’opération atteigne au moins 70 points de base, soit 0,7 %. L’emprunteur doit être dans le premier tiers du remboursement de son crédit immobilier. Le capital restant dû doit être conséquent…
A savoir qu’en cas de non-respect de ces conditions, il peut être difficile d’absorber les frais liés à l’opération, même si chaque projet est particulier et nécessite une analyse par une banque spécialisée ou son intermédiaire.
Par ailleurs, les conditions de financement restent exceptionnelles et le rachat de créance demeure toujours un produit d’appel essentiel pour les banques. Certaines sont de plus en plus généreuses avec les emprunteurs souhaitant faire un rachat de prêt. Pour les profils « haut de gamme », certains établissements bancaires proposent même des conditions inédites pour les projets de rachat de créance.