Contrairement à ce qui avait été annoncé par les établissements bancaires et leurs intermédiaires, la hausse constatée des taux d’intérêt des crédits immobiliers est plus forte que prévue. Dans certaines banques, la remontée avoisine les 12 %.
Le retour de la hausse des taux commence à inquiéter
Depuis l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le taux des obligations assimilables du trésor 10 ans (OAT 10 ans) de la France a été multiplié par trois. Le niveau de ce barème étant l’un des principaux indicateurs permettant aux banques de fixer le niveau des taux proposés aux particuliers, son évolution peut fortement influencer le niveau des taux d’intérêt des prêts à l’habitat.
Toutefois, avec la politique actuelle de la Banque Centrale Européenne (BCE), les établissements prêteurs peuvent avoir d’autres marges de manœuvre permettant de proposer des conditions de financement très attractives même en cas d’évolution à la hausse des OAT 10 ans.
De cette configuration, une potentielle hausse des taux n’avait visiblement bas inquiété les banques, leurs intermédiaires et les emprunteurs. Mais, force est de constater que ce n’est plus le cas. En fait, la légère hausse prévue des barèmes semble être un peu forte.
Si la quasi-totalité des intermédiaires bancaires avaient prédit une progression de faible ampleur, les grandes banques augmentent « brutalement » leur barème. Certaines affichent désormais une hausse de 12 % en seulement trois semaines. Une tendance qui peut inquiéter particulièrement les primo-accédants et les emprunteurs souhaitant renégocier ou faire racheter leurs encours.
2016 : une année marquée par une baisse des taux sans précédent
Malgré une accélération de la hausse des barèmes en cette fin d’année, il faut, tout de même, souligner que 2016 aura été une année marquée par une chute sans précédent des taux d’intérêt des crédits à l’habitat avec un plancher historique de 1,31 % en moyenne il y a quelques semaines.
Jamais, les emprunteurs, qu’ils soient propriétaires, locataires ou hébergés, n’ont bénéficié des conditions de financement aussi attractives. Cela a amélioré la capacité d’emprunts de milliers de foyers et rendu le marché immobilier exceptionnel pour les primo-accédants.
En 2016, certains emprunteurs ont même pu obtenir un taux d’intérêt de moins de 1 % sur 20 ans. Ces conditions exceptionnelles ont été principalement réservées aux « chouchous » des banques, ce sont des foyers qui disposent de revenus conséquents et d’un apport personnel important (au moins 20 % du projet).
Les conditions inédites de financement de 2016 ont aussi permis à beaucoup d’emprunteurs de pouvoir prétendre à un rachat de crédit et même d’être à leur deuxième ou troisième regroupement de crédits.