Lorsque les spécialistes croient que les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont atteint leur plancher, ils continuent de chuter. En ce début de septembre, pour capter de nouveaux clients, certaines banques ont baissé leurs barèmes de 0,4 % pour tous les profils emprunteurs. Une tendance qui surprend.
Quand les banques sont prêtes à tout pour capter de nouveaux clients
Après un mois d’août marqué par une légère baisse, les taux des financements à l’habitat repartent à la baisse en cette période de rentrée, traditionnellement favorable aux primo-accédants et aux emprunteurs qui souhaitent renégocier ou faire racheter leurs encours.
Selon les chiffres publiés par l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le mois dernier, les barèmes du secteur concurrentiel se sont établis à 1,48 % (hors assurance et garantie) en moyenne, contre 1,55 % un mois plus tôt.
Par ailleurs, en cette période de rentrée, les réseaux d’intermédiaires bancaires annoncent que la plupart des établissements bancaires nationaux ont annoncé des baisses des taux allant jusqu’à 40 points de base sur tous les profils emprunteurs. Cela confirme, la rude concurrence que se livrent les banques, mais aussi que certains prêteurs sont prêts à tout pour capter de nouveaux clients pour atteindre leurs objectifs de production de financement de l’année 2016.
En fait, septembre est souvent considéré par les professionnels comme la dernière ligne droite, car les financements sollicités en cette période stratégique seront débloqués en novembre, voire décembre et comptabilisés dans les productions de cette année pour lesquelles l’ensemble des banques ont des objectifs très ambitieux.
Malgré des taux inédits, les banques ne prêtent pas à tout le monde
Dans le contexte actuel, pour satisfaire leurs objectifs commerciaux très ambitieux, les banques accordent des décotes supplémentaires sur les durées longues, mais aussi sur les profils modestes et les primo-accédants. Cela témoigne la volonté des prêteurs de capter une clientèle plus large et plus diversifiée.
Par ailleurs, malgré l’attractivité inédite des conditions de financement, force est de remarquer que certains restent exclus du marché du crédit. Il s’agit principalement des jeunes avec des revenus peu élevés et ceux qui sont en CDD.
En fait, les établissements bancaires ne prêtent qu’aux personnes qui sont en mesure de rembourser leur prêt. Pour cela, il se base sur plusieurs paramètres divers et variés : le scoring, la règle des 33 % des revenus nets du foyer, le reste à vivre raisonnable, la stabilité professionnelle ou encore la tenue de compte.
Ces critères d’octroi de prêt diffèrent d’une banque à une autre, d’un emprunteur à un autre ou d’un projet à un autre. Cette politique à la Française, tant décriée par certains exclus du marché du crédit, est nécessaire et protectrice. Elle permet à l’Hexagone d’occuper une place de choix dans le classement des pays Européens ayant le plus faible taux d’impayés. (0,1 % en France, contre 0,5 % en Allemagne, 1,5 % au Royaume Uni…).